lundi 20 décembre 2010

Bile


« Mourir, nous allons mourir, nous mourrons tous, nous mourons, c’est la fin. » avait gémi Gaétan toute sa vie. A force de se faire du mouron, il en était bel et bien mort, noyé dans sa bile, à un âge assez avancé, et sans avoir jamais vécu.


Philémon de Nojours
« Le Dictionnaire de nos jours »

AEGEUS.ORG

Cabriole


Julien épate Emilie avec la carrosserie de son cabriolet tandis que Laure émeut Marc par les cabriolées de sa carrosserie.


Philémon de Nojours
« Le Dictionnaire de nos jours »

AEGEUS.ORG

Loufoque


Le « louphoque » est un animal amphibie, entre chien et loup, toujours entre deux eaux taries sauf quand il est entre deux os-céans…

Philémon de Nojours
« Le Dictionnaire de nos jours »

AEGEUS.ORG

Négus

Un gus bien né

Philémon de Nojours
« Le Dictionnaire de nos jours »

AEGEUS.ORG


Zèle

Beaucoup confondent être zélé et êtres ailés :
toute aile n’est pas bonne portante !


Philémon de Nojours
« Le Dictionnaire de nos jours »
AEGEUS.ORG

Les amoureux


L'amour sans une certaine folie
ne vaut pas une sardine !

[Proverbe espagnol]

jeudi 16 décembre 2010

Le souffre-douleur



Recueillement

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.

Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma douleur, donne-moi la main ; viens par ici,

Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;

Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.

Charles BAUDELAIRE (1821-1867)

Le divagateur



L'escargot

D'argent cerclé d'azur, de veinules zébrées,
De noir, d'orange fauve et d'ambre clair tigrée,
Merveilleuse demeure où gîte l'escargot,
Sa fragile maison s'enroule sur son dos.

Parmi l'herbe jaunie où furtif il se glisse,
Et sur les tas croulants de sable où il se hisse,
Il laisse un trait d'argent lorsque, devant la nuit
Qui commence à tomber, le crépuscule fuit.

Il va droit son chemin, d'une antenne hésitante
S'obstinant gravement vers une herbe alléchante,
Se recroquevillant, quand un lapin surgit,
Ou lorsque près de lui quelque renard glapit.

L'Aube lui montre enfin une oasis de verdure;
Alors, bavant de joie, il mange sa pâture
Cerclé d'ambre et d'argent qu'un fond de bleu azure
Il perche en la ramée où la sève murmure!

William Kian Seymour

L'explorateur



Autoportrait # 01


"Il ne faut pas craindre d'être soi même, de n'exprimer que soi (...) c'est en descendant dans les profondeurs de soi même que l'homme parcourt toutes les dimensions du monde."

Chagall

Le rêveur



« Rêver les rêveries et penser les pensées, voilà sans doute deux disciplines difficiles à équilibrer » (Bachelard) puisque « les axes de la poésie et de la science sont d’abord inverses » (Ibid) ; dans ces conditions « le mieux est alors de les séparer et de rompre ainsi avec l’opinion commune qui croit que la rêverie conduit à la pensée » (Ibid) ; entre elles joue une « polarité d’exclusion »(Ibid). Les dynamismes de l’imagination et du sujet de pensée scientifique, qui interfèrent et s’entr’empêchent dans le psychisme en formation, nécessitent une analyse et un acte constant de vigilance pédagogiques ; il s’agit d’assurer leurs cultures respectives, divergentes et cependant solidaires en tant qu’elles sollicitent l’une et l’autre, selon des modalités propres, des actes de « création » et des ensembles de « refus » vis-à-vis, notamment, du réel immédiat. »

Bruno Duborgel, Imaginaire et pédagogie, Ed. Privat, 1983

Le songeur



Le Songe de Vaux - Éloge de la Poésie
...
La Peinture après tout n'a droit que sur les corps ;
Il n'appartient qu'à moi de montrer les ressorts
Qui font mouvoir une âme, et la rendent visible ;
Seule j'expose aux sens ce qui n'est pas sensible,
Et, des mêmes couleurs qu'on peint la vérité,
Je leur expose encor ce qui n'a point été.
Si pour faire un portrait Apellanire excelle,
On m'y trouve du moins aussi savante qu'elle ;
Mais je fais plus encor, et j'enseigne aux amants
A fléchir leurs amours en peignant leurs tourments.
Les charmes qu'Hortésie épand sous ses ombrages
Sont plus beaux dans mes vers qu'en ses propres ouvrages ;
...

Jean de LA FONTAINE (1621-1695)